Les lieux-dits

Fréland, haut lieu des lieux-dits

L’habitat dispersé d’un village de montagne a créé de multiples lieux-dits. La Commune en répertorie plus de cinquante dont une vingtaine ne sont toutefois plus usités.

En général, ils traduisent la spécificité du lieu en termes de situation, accessibilité, plantations, difficulté du travail…

Citons quelques noms évocateurs : LA COMBE, LE GRANDMONT, LA VERSE, LA RAVANNE, LES ISSUES, LA BELLE FAUCHELLE, LES VERTS BOIS, LES PEINES PERDUES, LA CHAUDE COTE. Souvent, ils sont déclinés en fonction de l’altitude : LE HAUT VOIRIMONT et LE BAS VOIRIMONT, LA HALLE ET LA HAUTE HALLE. Beaucoup se rapportent aux ressources en eau : LA PIERREUSE GOUTTE, LA MOYENNE GOUTTE, GIROGOUTTE, CODONGOUTTE, NOIREGOUTTE, LA GOUTELLE…Et bien sûr, à l’origine, tout celacarte-lieux-dits se disait en patois welche tels “Lè Tchodouy” (LA DESCENDUE) ; “Lo Boch Naur” (LE BOURSE NOIRE) et “Lè Fondri” (LA FONDERIE).

Puisque nous y sommes, rappelons que LA FONDERIE doit son nom aux mines d’argent de Ste Marie aux Mines qui, ayant épuisé ses ressources en bois, fit fondre dès le début du 17è siècle, son minerai dans les environs en organisant des convois de mulets à travers la montagne. Quelle affaire que de franchir le massif du Brézouard avec un tel équipage ! Imaginez l’histoire de ce CHEMIN DES MULETIERS que l’on cherche aujourd’hui à situer et remettre en valeur. Un vrai travail de mules…

A la lumière des explications sur les noms des lieux-dits, vous vous demandez obligatoirement quelle origine on peut donner au nom : LA QUEUE DE L’A. Et bien, il n’y en a pas, mais il y a une théorie.

Elle est fondée, encore une fois, sur des histoires d’eau et de gouttes : en 1750, des géomètres alsaciens furent chargés d’élaborer le cadastre de Fréland en français sur la base d’appellations de lieux en patois welche.

Le site se nommait alors Gotelat ou Kotelat (petit ruisseau). Et ce serait une traduction phonétique welcho-alsaco-française qui nous aurait fait pousser cette Queue de l’A. C’est fort vraisemblable et en tout cas, on ne peut pas dire que l’histoire n’ait ni queue ni tête.

Sources :
ouvrage “Fréland, des origines à nos jours” Yvette BARADEL et Benoit WIRMANN- 2006
Notes de Pierre BERTRAND – Fréland
Archives de Roger STOFLIQUE